Il faut des ressources humaines pour que chaque femme enceinte et chaque nouveau-né reçoivent les soins nécessaires à temps
Maternité à moindre risque : du personnel pour mener combat
Il faut des ressources humaines pour que chaque femme enceinte et chaque nouveau-né reçoivent les soins nécessaires à temps
Notre pays a célébré hier la deuxième « Journée nationale de la maternité à moindre risque » qui consacre la volonté des pouvoirs publics de donner une autre tonalité à la réduction de la mortalité maternelle et néo-natale. Car il est aujourd’hui inacceptable qu’en donnant la vie, une femme perde la sienne.
La cérémonie, présidée par l’épouse du chef de l’État Mme Touré Lobbo Traoré, s’est déroulée en présence du ministre de la Santé, Mme Maiga Zeïnab Mint Youba, du représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Lamine Cissé Sarr.
Étaient également présents, le directeur de l’USAID, Alex Newton, le président de la Fédération nationale des associations de santé communautaire (Fenascom), Ibrahima Fadiala Keïta, le point focal de « Vision 2010 » au Mali le Pr Amadou Dolo et l’épouse du président de l’Assemblée nationale, Mme Keita Aminata Maïga.
Le gouvernement a pris le taureau par les cornes en ce qui concerne la mortalité maternelle et néo-natale en l’inscrivant au nombre de ses priorités. C’est dans ce cadre qu’en 2005, la gratuité de la césarienne a été instaurée dans notre pays. Cette mesure est destinée à réduire de façon significative la mortalité maternelle et néo-natale, un phénomène est encore très répandu dans notre pays. Les chiffres sont parlants. Une femme meurt toutes les trois heures en couche ou des suites de complications de la grossesse, soit 582 femmes pour 100 000 naissances vivantes. 80 nouveau-nés décèdent chaque jour soit 57 enfants pour 1000 naissances vivantes.
Ces statistiques dramatiques heurtent la conscience et nécessitent l’implication de tous pour accompagner les multiples efforts en faveur de la réduction la mortalité maternelle et néo-natale.
La deuxième « Journée de la maternité à moindre risque » a été donc célébrée sur le thème pertinent de la problématique des ressources humaines dans la réduction des décès de la mère et de l’enfant.
Il est aujourd’hui établi que notre pays manque cruellement de ressources humaines dans certaines disciplines médicales. Cette lacune est en partie responsable de la gravité du phénomène.
Les données de la division santé de la reproduction à la direction nationale de la santé établissent qu’il y a une sage-femme pour plus de 16 000 femmes. Alors que le ratio de l’OMS est d’une sage-femme pour 5.000 femmes. Par ailleurs, notre pays ne dispose que de 37 gynécologues évoluant dans les structures publiques parmi lesquels, les trois-quarts sont affectés dans la capitale.
Pourtant, a souligné le ministre de la Santé Mme Maïga Zeïnab Mint Youba, 75% des décès maternels sont évitables. Il suffit que chaque femme enceinte et chaque nouveau-né reçoivent les soins nécessaires à temps. L’insuffisance du personnel qualifié et sa mauvaise répartition géographique rendent inaccessibles les soins appropriés à maints endroits.
La Première dame a expliqué que la délicate question du taux élevé de mortalité maternelle et néo-natale sur notre continent mobilise ses homologues qui se sont réunies à Bamako en 2001 afin de lancer l’initiative 2010 pour une réduction du fléau. Les épouses de chefs d’État travaillent en collaboration avec les gouvernements et d’autres partenaires, a rappelé Mme Touré Lobbo Traoré.
Le représentant de l’OMS a, pour sa part, déploré que les personnes qui dispensent effectivement les soins de santé ne bénéficient pas de suffisamment d’attention.
Le prix Tara Boré qui récompense ceux qui se sont distingués dans le combat de la réduction des décès de la mère et de l’enfant à été décerné à Boureima Maïga de la maternité de l’hôpital du Point G, à la Société malienne de gynécologie obstétrique ainsi qu’à deux sages-femmes : Mme Hawa Diallo de la direction nationale de la santé et Mme Sirantou Wagué de Tombouctou.
La cérémonie a été agrémentée par un récital de Mah Kouyaté N°1 qui a dédié un hymne à la réduction de la mortalité maternelle et néo-natale.